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Le Jardin des délices - Podcast créatif

Du brasier de mes mots...

Il est des personnes capables d'anéantir toute trace de lumière dans l'âme du monde, dans le cœur de l'âtre de la divine créativité, dont l'intention vicieuse se propage dans nos corps comme les épines de ronces indisciplinées.

Il est des êtres capables d'anéantir le travail constructif de toute une vie en seulement quelques lignes, avec des mots parfaitement, ciblés, choisis, utilisés avec l'intention crasse de provoquer une souffrance intense, durable et pernicieuse.

Face à ces êtres, seule une solution viable émerge : la création exutoire. Celle qui permettra d'expurger les souillures qui se sont immiscées dans chacune de nos failles pour atteindre l'étincelle qui anime notre existence. Comme le chat mange l'herbe pour extirper hors de lui les poils qui entravent sa digestion...

Dans ce sens, chère Pyromane, je vous offre cette purge.

Vos mots, Madame, sont imprégnés d'un poison perfide qui pénètre les profondeurs des corps jusqu'à les paralyser. Vous savez jouer avec les faiblesses de vos adversaires pour les brutaliser à coups de fûts, de panses et d'empattements.

Chaque lettre, affûtée et rouillée, comme une lame toujours acérée, mais usée, s'enfonce en mon cœur déjà meurtri et, teintée de votre venin tétanique, elles le déchiquettent. Je les ressens, une par une, parcourir et électriser mes veines, les mettre en charpies.

La sensation est tenace. Vous piétinez les liens sacrés, précieux, indéfectibles, sans état d'âme...
Et de ma vie, vous éradiquez la muse...

Votre volonté de me briser s'infiltre au-delà de la graphie typologique, dans la signification lourde de chaque termes sélectionnés, manipulés pour pourfendre mon âme jusqu'à la dépecer.

Dans le monde des esprits, votre désir malsain grave éternellement le marbre de l'énergie la plus pure pour ternir et obscurcir un ciel déjà sombre, nuageux, tumultueux.
À travers les strates du temps et de l'espace, vous exercez votre pouvoir vindicatif et marquez au fer nos voies karmiques...

Mes étoiles de votre fiel ont été voilées.
Marécage céleste de bave pestilentielle éructée sans conscience.

Sans
Bienveillance

L'explosion en mille éclats souillés de votre acidité tranche ma peau fragile qui fond sous l'impact de vos balles textuelles.

Chair
Meurtrie

De chaque plaie, au lieu de sang, se déverse désormais un nouveau fragment de mon âme morcelée. Ils s'échappent hors de moi sans que je puisse les retenir. Ils coulent entre mes doigts frêles comme un sable cristallin. Ils m'abandonnent, me fuient face à l'intensité du sens de l'agression que vous menez contre moi.

Méchanceté gratuite
Sadisme grossier
Volonté de détruire, d'anéantir l'âme qui vit en moi.

Ces mots ont souillé ma créativité, m'ont plongée dans les méandres insondables d'un abîme infernal, abyssal. Là, chacune de mes lueur de vigueur s'est étiolée, une à une.

Blessures infligées.
Blessures maculées.
Blessures infectées par les mots cinglants, vénéneux d'une amante qui se sent menacée par un ersatz de rivale éthérée, imaginaire, chimérique, par quelqu'une qui n'a jamais vraiment existé ailleurs que dans un irréel littéraire épistolaire.

Je suis un fantôme. Une illusion bercée par des fantasmes poétiques. Je ne suis rien d'autre.
Ne l'aviez-vous pas compris avant de m'injurier et de me menacer de votre lettre brûlante, incendiaire, délétère ?

Vos mots, Ma Chère Pyromane, ne sont que le miroitement des ombres que vous tentez de camoufler aux yeux de toustes... pourtant, ils se sont infiltrés effroyablement en moi et jouent avec les circonvolutions de mon esprit jusqu'à taquiner l'obscurité qui menace de m'engloutir goulûment depuis des mois. Ils attisent les déclencheurs traumatiques enfouis en moi.

Jeux de dupes qui s'immiscent et imprègnent l'entièreté de l'être.

Saevitia. La cruauté.
Dommage collatéral, victime de l'espoir d'un sentier nouvellement lumineux.
L'Enfer est pavé de bonnes intentions dit-on, mais il est surtout pavés d'égoïsme sournois.

Vous maculez mon souffle de vie de vos immondices dissimulées dans la boue infectée que vous régurgitez. Éructations nauséabondes.

Je sais que je dois chercher la transcendance à partir de cet affront qui me met à terre.
Me diriger vers la pulsion de vie, couper les laisses avilissantes d'une dominatrice en mal de... soumissions.

No, I don't wanna be your dog... baby.

Me libérer de cette toxine tenace qui ronge mon cœur et hante désormais mes nuits...
Me préserver de la folie humaine inhumaine.
M'affranchir du joug des colonies bactérielles dévoreuse de chair qui infectent mes maux, ma plume, ma vie...

Résister à l'oppression.
Résister à la frustration.
Se taire.
Rester silencieuse.
Ne pas répondre.
Éviter les jeux vicieux qui ne mènent qu'à la haine.

M'extraire de ce trou noir visqueux qui a éteint l'étoile qui guidait mes mots, celle qui illuminait mes cieux créatifs et imaginaires...

Retrouver mes cieux !
En extirper
Les mots qui blessent
Les mots qui souillent
Les mots qui disloquent
Les assainir via la créativité

Art is always resistance!

Même si avec le temps, vos mots perdent de leur force...
Même si avec le temps, dans le miroir, j'accepte le reflet de mes maux en eux même...
Même si avec le temps, mes mots m'offrent la chance de mettre à jour la vérité nue, dévoilée, de comprendre les intentions cruelles et perverses cachées derrière une volonté factice de se protéger...
Ils restent des germes tenaces, destructeurs et mortifères, dispersés dans mes fêlures intimes, mes fissures secrètes, qu'il est nécessaire de combattre pour retrouver mon âme.

Raviver ma flamme...

Madame, vous vous êtes vantées de brûler mes mots, la pire agression créative possible...

Autodafé
Censure par la colère, la jalousie, la haine.
Combustion de l'amour pour l'étouffer, l'empêcher d'exister.
M'empêcher d'exister.

Mais... on ne sacrifie pas le feu des artistes sans prendre le risque d'un retour de flammes...

De mes missives incendiées, Pyromane insensée, vous faites de moi un tas de braises consumées, des cendres que vous jetterez avec vos ordures ou, au mieux, que vous disperserez sur un potager, pour nourrir le sol et...

Me mêler une nouvelle fois à l'humus pour me recréer...
Me mêler une nouvelle fois à l'humus pour me recréer...
Me mêler une nouvelle fois à l'humus pour me recréer...

Hmmm !
Sentir les radicelles, le mycélium, les chairs décomposées du Vivant parcourir ma peau.
Me nourrir de Sa résilience.

Laisser la Mère Nourricière investir mon âme de Ses secrets pour que je laisse une nouvelle fois encore l'encre couler de mes veines sur le papier de Son bois.

Hmmm !
En dehors du temps et de l'espace, Elle sait, Elle voit. Elle comprend. Tout.

Frissons orgasmiques du sentiment océanique. Ne faire qu'une avec Elle...

Merci Madame...
Merci !
Sans le savoir, vous m'avez guidée dans le labyrinthe méandrique de ma psyché tourmentée pour y retrouver mon essence, celle qui m'a permis de renaître de mes cendres à travers les miasmes corrompus des mots tordus issus des brasiers de vos enfers.

Sachez que toute combustion mène à une transmutation de l'être, de l'âme, du corps et de l'esprit.
Ainsi grâce à vous, je n'y ai pas échappé.
Le chaos et la création sont intimement liés.
Vous avez incendié ce qui contaminait mon existence, purgé mon âme de ses entraves.

Vous m'avez libérée.
Du brasier de mes mots renaît ma vie, ma voie, mon art.

Alors, telle une phénix éternelle, je redéploie mes ailes et flamboie pour qu'irradie la lumière d'un nouveau matin paisible. A pure morning.
Pour moi.
Pour toustes.
À jamais. Toujours.

À V., celle qui a éteint mes étoiles en ce printemps pour que je puisse renaître cet été.

4 - 21 juillet 2025